Une histoire d’horoscope

Contrainte : un foulard, un journal

La femme arrive

Elle est énervée, marche de long en large. La femme parle en regardant l’assistance, comme s’il s’agissait d’une seule personne

 

La femme

Oui, je veux bien vous raconter puisque vous avez beaucoup de temps devant vous. Alors voilà. La semaine dernière je vais chez le médecin parce que je n’allais pas bien. Je commence à lui raconter mes problèmes et lui me regarde sans rien dire avec l’air de celui qui connaît le problème avant qu’on en parle. Sa figure elle semblait dire ça :

 

Allons Madame Berthelot, vous savez bien que vous n’êtes plus toute jeune, alors vous n’êtes plus sexy. C’est normal, ça arrive à toute les femmes … elles vieillissent et ne sont plus sexy. Alors, leur mari (avec ses mains il fait le signe du départ) avec une (avec ses mains il fait la forme d’une jolie femme sexy)jeune ! C’est normal. Les femmes vieillissent et leur mari … avec une jeune sexy

 

J’étais mal à l’aise de voir ce qu’il pensait sur sa figure. Alors j’ai continué en lui parlant de mon boulot … mais sa figure, elle voulait dire …

 

Madame, Berthelot, votre société a fait faillite, alors vous êtes au chômage, c’est normal … tous les salariés qui y travaillaient le sont aussi … c’est normal.
À la fin, sur sa figure, il y avait marqué : « Eh, oui, votre vie, elle est un peu … moche … mais qu’est -ce que vous voulez qu’on y fasse ?

Mais quand il s’est mis à parler, il n’a pas du tout dit ce qu’il y avait sur sa figure (d’ailleurs, je crois que les médecins n’ont pas le droit de dire des choses comme ça) Il a pris un ton de voix énergique et m’a dit : « Allons, allons, Madame Berthelot, chassez ces idées sombres et regarder devant vous, l’avenir est devant, pas derrière. Changez-vous les idées, allez-vous promener, regardez les autres pour ne plus penser à vous-même ! Je suis partie et suis venue dans ce jardin pour suivre son conseil.
J’ai regardé les enfants, mais ils ne jouaient pas : ils braillaient
J’ai regardé les fleurs, mais comme il y avait eu du mauvais temps, elles faisaient comme moi : triste mine, avec leur tête penchée et les pétales flageolants
J’ai sorti le journal de mon sac et ai commencé à lire : l’horreur !

Page de gauche : des bombes de tous les côtés au moyen orient

Page de droite : invasions, bombes, grenades dans les pays de l’est

Page suivante : typhons, maisons dévastées, cadavres qui flottent un peu partout

C’était comme ça dans tout le journal : ça ne risquait pas de me remonter le moral. Finalement j’arrive à une page complètement idiote : celle de l’horoscope. Oui, je sais, c’est ridicule de lire ça à mon âge, mais ça m’a rappelé mes 14 ans. Les premières lignes, j’ai rien compris tellement il y avait des mots compliqué, et puis je suis arrivée à la dernière ligne : jour de chance, 25 Avril. C’était jeudi de la semaine dernière. Vous parlez d’un jour de chance : j’étais triste, il faisait moche et j’avais plus qu’à rentrer chez moi où personne ne m’attendait.

Je me suis levée pour partir et là, je vois un foulard oublié sur le siège juste à côté du vôtre. Un très joli foulard, regardez, celui-ci. Très coloré, très joyeux… un foulard qui remonte le moral. Je cherche partout qui a bien pu l’oublier. Je demande à toutes les femmes que je croise, mais ne trouve personne. Je commence à me dire que si je ne trouve pas la propriétaire …je vais peut-être le garder, même si je sais que c’est pas très bien, car il est vraiment magnifique. Et juste à ce moment-là, je vois un Monsieur qui arrive vers moi avec un sourire radieux.

L’homme

Chère Madame, vous avez trouvé mon foulard … comme je suis heureux : je l’adore.

La Femme

Oh je vous comprend .. et je dois vous dire que si vous étiez arrivé quelques minutes plus tard … je l’aurai gardé, car moi aussi je l’adore. Vous avez de la chance.

Le Monsieur m’a regardée d’un drôle d’air et il m’a dit quelque chose qui m’a bien surprise

L »homme

Eh bien, chère Madame. Voilà ce que nous allons faire : puisque nous aimons ce foulard autant l’un que l’autre, on va dire que vous ne me le rendez pas tout de suite. Vous le gardez toute la semaine et vous me le rendez jeudi prochain, ici à la même heure. Comme ça, je suis certain de vous revoir au moins une fois.

La Femme

Comme je ne savais pas très bien quoi répondre, j’ai dit : oui, d’accord. Alors à jeudi prochain et je suis rentrée chez moi. J’ai gardé le foulard autour du cou pendant tout la semaine et maintenant je suis là à attendre comme une gamine. Je ne sais pas ce que je m’étais imaginé … à mon âge, c’est ridicule.

 

La Femme

Il se fait tard … ça ne sert à rien d’attendre.

Au revoir, madame et merci de m’avoir écoutée. Ça m’a fait du bien.

 

Elle commence à partir et voit l’homme qui arrive

Elle lui fait un petit signe de la main, puis un sourire tandis qu’il se rapproche.

 

L’homme

Comme je suis désolé : Je vois que je vous ai fait un petit peu attendre …

La femme

Non, non , ce n’est rien. Juste, il commence à faire un peu froid

L’homme

Pour me faire pardonner, voulez-vous boire une tasse de chocolat bien chaud.  Il y a un salon de thé juste à côté. Ils ont les meilleures tartes aux pommes que j’aie jamais mangées. Aimez-vous les tartes aux pommes ?

La femme

Je les adore ! C’est le gâteau que je préfère … Mais en vérité, je suis très gourmande et j’aime tous les gateaux

 

L’homme l’entraine en la prenant par le bras

Alors, allons-y

Sans oublier notre foulard

 

Ils sortent tous les deux en papotant

 

 

Exposition de la « Coulée verte » à Saint-Renan, Finistère

Cet été, mon complice Serge Prince, bouquiniste au Conquet, me propose une balade en me suggérant de venir avec mon appareil de photo. Tout en marchant dans la campagne, au détour d’un sentier, il me dit : regarde ! Au début je ne vois rien, puis je distingue une silhouette massive, celle d’un magnifique manoir caché dans la verdure.

C’est ainsi que jour après jour nous nous somme approchés de ces demeures qui font rêver et que nous est venue l’idée d’y pénétrer si possible.

Ce fut le cas pour nombre d’entre eux et nous avons eu l’autorisation d’y prendre des photos, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Que les aimables propriétaires en soient remerciés.

Aujourd’hui nous sommes heureux de partager ces photos avec vous car seulement quelques manoirs sont ouverts au public.

Après chaque visite, Serge Prince a rédigé un texte sur le manoir visité. Il a ensuite écrit d’autres textes, plus généraux, pour replacer les manoirs dans leur contexte, historique, économique, social.

La réunion des textes et des photos a donné naissance à l’ouvrage :

Châteaux et manoirs en Pays d’Iroise
Un patrimoine exceptionnel

Les photos de l’ouvrage ont ensuite été imprimées en grand format et exposées dans le très beau jardin de La coulée verte de Saint-Renan (Finistère)

Photos présentées

Fonderie de cloches Paccard

La fonderie de cloches Paccard se situe dans une petite commune de Haute-Savoie : Sevrier-Annecy.

Elle a été fondée en 1796 par Antoine Paccard ; ses descendants dirrigent toujours cette entreprise familiale.

La visite du musée ne peut laisser indifférent ; Elle est ponctuée par la vision de deux films très intéressants.

On y découvre toutes les étapes de fabrication d’une énorme cloche commandée par les américains: la World Peace Bell, aussi connue comme la cloche du millénaire, un bourdon de 33 tonnes fondu en 1998, installé au Kentucky et inauguré le à minuit.

Entre autres choses, on découvre dans le musée la manière d’accorder une cloche : passionnant.

 

Les Contes Cruels de Paula Rego

Musée de l’Orangerie

Le nom complet de Paula Rego est : Maria Paula Figueiroa Rego. Elle est née le

documentaire réalisé par le fils de Paula Rego, le cinéaste Nick Willing. Ce documentaire dure 90 minutes ; il est passionnant car il permet de déchiffrer (du moins en partie) l’oeuvre de Paula Rego à travers sa biographie et sa personnalité attachante.

Je vous recommande vivement de le voir avant de visiter l’exposition .

 

 
 

Installations

Les animaux

La danse 1988

Les danseuses

Mitchell – Riopelle

Fonds Hélène & Édouard Leclerc, Landerneau.

Magnifique exposition d’un couple de peintres que je ne connaissais pas : Joan Mitchell (1925-1992) et Jean-Paul Riopelle (1923-2002). La première est américaine, le second canadien. Leur couple a duré de 1955 à 1979. Ils peignaient déjà avant de se rencontrer, ont continué durant leur liaison et après leur rupture.

Ils ont peint avec de l’huile sur toile la plupart du temps ; Riopelle a également fait de l’acrylique.

L’exposition est présentée dans un ordre chronologique : de l’avant rencontre à la rupture puis au décès. L’espace de l’ancien couvent des Capucins est propice à la présentations des oeuvres de ces deux artistes car elles sont souvent de grandes dimensions ; on trouve fréquemment des toiles dépassant les 2m de haut et de large.